D’après William Shakespeare
Une libre adaptation de Mesure pour mesure
Dans un état décadent, la prostitution et le vice règnent en maîtres. Impuissant, le Duc délègue ses pouvoirs et feint de prendre la fuite. Dès lors, la régente Angélique mène une politique d’austérité afin de restaurer l’ordre et la vertu. Le gouvernement s’empresse de fermer les maisons closes et condamne à mort Claudio, un jeune homme accusé de pédophilie. Sa sœur, Isabella, se rend au palais pour plaider la cause de son frère. Prise au piège d’un sordide chantage, elle tentera de faire plier l’inflexible régente. Robert Schuster, metteur en scène allemand et professeur à l’école d’art dramatique de la Ernst Busch à Berlin, dirigera cet atelier-spectacle librement inspiré de Mesure pour mesure, la tragi-comédie de William Shakespeare. Comment, restaurer un semblant d’autorité ? Est-il possible de juger la vertu publique ? Quand la tyrannie et le désir s’emmêlent, les masques tombent, au rythme d’une joyeuse farce politique.
Olivia Barron, élève dramaturge
Photos : © Bruno Bléger
Dramaturgie: Olivia Barron
Adaptation: Olivia Barron, Catherine Umbdenstock
Scénographie : Philippe Marioge
Costumes et accessoires : Zoé Bouchicot
Lumières : Diane Guérin
Son : Mathilde Chamoux
Vidéo : Maxime Haag
Régie plateau : Fanny Perreau et Florian Méneret
Régie générale : Thomas Laigle
Stagiaire costumes : Nelle Bosson
Avec Léon Bonnaffé Monsieur Lamousse, psychologue Laurène Brun Isabella Youjin Choi Madame Moulue Jules Garreau Mario Kyra Krasniansky Miss Provost, agent spécial Thaïs Lamothe Jennifer Thomas Mardell Lecoude, flic Céline Martin-Sisteron Angélique Sarah Pasquier Pompéa Romain Pierre Le Duc Bertrand Poncet Lucio Alexandre Ruby Claudio Eva Zink Escalia
Que mesure-t-on avec quelle mesure ?
Quelles revendications résultent de notre jeu ? Quel jeu pose quelles revendications ? Lors de ma rencontre avec le Groupe 40, des questions se sont posées de tous côtés, un réel intérêt pour ces interrogations a grandi, ce qui m’a amené à cette œuvre : Mesure pour mesure.
« La langue est le foyer de l’être.» Quels jeux peuvent alors avoir lieu dans un chez soi étranger, dans une langue étrangère ? Avec quelle mesure mesure-t-on ce qui est dit ? Use-t-on de la même mesure lorsqu’il s’agit d’une parole portée par quelqu’un de responsable ou que l’on juge irresponsable ? Dans une époque de « décadence », l’appel à l’abolition de la prostitution par la voix d’un homme est-il un geste politique, et par celle d’une femme, l’expression d’une véritable émancipation ? Ce que nous entendons dépend-il toujours de ce que nous voyons ? Pour qui sommes-nous pris, lorsque nous entrons sur le marché du travail ? Voit-on en moi, jeune comédien ou comédienne, un homme efféminé, une femme forte,… ? En tant qu’acteur, quelle incarnation, quel « gestus » me promet le plus de succès dans la jungle du marché ? En tant qu’acteur, quelle incarnation, quel « gestus » me promet le plus de succès dans la jungle du marché ?
Robert Schuster, metteur en scène
Traduction : Catherine Umbdenstock