Un atelier-spectacle dirigé par Jean-Yves Ruf
Avec : Léon BONNAFFÉ, Laurène BRUN, You Jin CHOI, Kyra CRASNIANSCHY, Jules GARREAU, Thaïs LAMOTHE, Thomas MARDELL, Céline MARTIN-SISTERON, Sarah PASQUIER, Romain PIERRE, Bertrand PONCET, Alexandre RUBY, Eva ZINK
©Bruno Bléger
Ils sont treize. Treize élèves-comédiens du groupe 40 de l’Ecole supérieure d’art dramatique du Théâtre national de Strasbourg à se laisser transporter et investir par les vers de Pouchkine. Avec eux, c’est le monumental Eugène Onéguine, dans la belle traduction d’André Markowicz qui se déploie devant nous, qui prends corps à travers toute sa force, ses innombrables nuances, toute l’ampleur de ses digressions et sinuosités poétiques. A quelques mois de quitter l’école dans laquelle ils auront passé trois ans, les jeunes interprètes dirigés par Jean-Yves Ruf offrent déjà les perspectives de personnalités artistiques résolues et singulières. Assis face au public, dans un décor créé par Hélène Jourdan (élève-scénographe qui signe également les costumes ; les lumières sont de Thomas Laigle, élève-régisseur), les acteurs du groupe 40 se lèvent tour à tour, et à plusieurs reprises, pour prendre le relais d’une parole qui circule avec joie et liberté. Une parole qui nous plonge dans l’existence à la fois oisive et mouvementée d’Eugène Onéguine.
Du jeudi 4 au mardi 9 octobre 2012 , relâche le 7 • 20h au TNS
Auteur(s) : Alexandre POUCHKINE
Metteur(s) en scène : Jean-Yves RUF
Scénographie-costumes: Hélène JOURDAN
Régie : Diane GUÉRIN
Lumières : Thomas LAIGLE
Accompagnement technique Bruno Bléger
Il paraît qu’il est inutile de demander à un Russe qui
est le plus grand poète ni quel est le plus beau poème jamais écrit, c’est une
question idiote.
André Markowicz, russe de Saint-Pétersbourg, comme notre héros Onéguine, en est
persuadé, et traduit les vers de Pouchkine depuis l’âge de 17 ans.
Cela a occupé une bonne partie de sa vie, et il sait déjà que c’est sa grande
oeuvre de traducteur. Car rien n’est plus vide, et plus léger, rien n’est plus
terrifiant que ce poème, qui n’est pas seulement un poème, mais un roman – et
un roman sur rien, pas seulement le rien de la vie mondaine d’un héros
romantique : non, un roman qui n’apprend pas à vivre, qui n’a aucune « vision
du monde » ; un roman construit sur le son, sur la voix, sur le jeu délicat de
mille intonations… dont tout le sens est d’être ce qu’il est, et de dire ce
qu’il dit, pas plus, pas moins. Dans le sourire de se savoir perdu.